Exclusif : Tamedia étudie différents scénarios concernant ses rédactions de journaux
Cominmag a eu accès à une communication interne de Tamedia
En raison de la baisse constante et structurelle des recettes publicitaires, les groupes de médias doivent s’interroger de la manière dont ils vont faire évoluer à long terme leurs offres journalistiques. Depuis l’automne dernier, une équipe de projet travaille sur différents scénarios. L’horizon de réflexions est 2025 et des mesures concrètes vont être planifiées jusqu’en 2020. L’équipe de projet est composée de tous les rédacteurs en chef des quotidiens, journaux dominicaux et médias pendulaires, ainsi que les membres de la Direction générale concernés par ce périmètre, le Marché lecteurs et le département Développement et Projets.
Les attentes des lecteurs et utilisateurs constituent le point de départ des réflexions, ainsi que les prévisions concernant l’évolution des recettes publicitaires et des revenus liés aux abonnements d’ici à 2025. Des projections à si long terme sont toujours incertaines. Au regard du développement de ces dernières années, Tamedia envisage un recul des recettes publicitaires jusqu’à 30 %.
Il existe fondamentalement deux scénarios :
- les rédactions concernées réduisent leurs coûts séparément;
- seront créé de plus grandes unités au sein du groupe. Dans ce cas, un conflit d’objectifs pourrait naître entre la diversité et la concentration de ressources dans des centres de compétences forts. Ceux-ci permettraient néanmoins un renforcement du traitement éditorial et des investissements dans le domaine du journalisme digital, et dans des compétences en matière d’enquête ou de Storytelling. Afin d’identifier la bonne solution,les attentes et les besoins des lecteurs et utilisateurs seront prises en compte.
Afin de générer le plus grand nombre d’idées, différents scénarios ont été étudiés dont certains radicaux, comme par exemple la création d’une rédaction centrale pour tous les journaux. Cette option a cependant été exclue. A ce stade, est privilégié le regroupement des processus de production des services d’édition et la création de centres de compétences transversaux dans des domaines comme le sport ou la rubrique étrangère.
Le groupe est conscient que ces réflexions peuvent générer un sentiment d’insécurité à l’interne ainsi qu’auprès de nos lecteurs. Néanmoins, le groupe ne veut pas s’interdire de se projeter vers l’avenir et faire l’examen avec détermination des changements globaux de la branche.
« Nous ne pouvons pas uniquement réagir à court terme concernant l’évolution du marché publicitaire et celui des lecteurs. Tamedia est aujourd’hui dans une position très forte en Suisse, ce qui lui permettra de répondre à ces défis. Nous devons capitaliser sur cette force au profit de toutes les parties et ainsi examiner de nouveaux produits et offres complémentaires qui s’appuient sur la puissance de nos médias, leurs contenus certifiés et les compétences de nos rédactions. »
La Direction générale et le Conseil d’administration décideront dans le courant de cet été quels scénarios et idées seront approfondis.